Zola et les créateurs de malheur

Lorsque Zola crée le personnage de Thérèse Raquin, il crée un destin sombre. Le crime, puis le suicide donnent à ce roman une coloration de malheur. Dans beaucoup de romans de Zola ce malheur qu’il semble créer avec une certaine délectation.

À moins que ce ne soit le résultat d’une méthode, car Zola, justement se revendiquait d’une méthode pour analyser la société (ce qui le distingue en partie de Balzac, plus poétique, plus artiste).

L’auteur de L’Assommoir et de Germinal nous présente une vision noire de la société. Il a vraiment crée le malheur dans ses œuvres. Et l’intention de cet auteur semblait de dénoncer les inégalités sociales. Mais est-ce que le résultat n’est pas différent ?

Il me semble que Zola a surtout figé les pauvres et les prolétaires dans leur condition. Il n’a pas contribué à les en sortir.

C’est sans doute ainsi qu’on peut comprendre l’avertissement de Lautréamont. Le malheur représenté dans les œuvres n’a pas de vertu rédemptrice. Au contraire, elle ancre les personnes dans des situations négatives.

Bien sûr, il y a quelque chose de religieux dans la mise en garde posée par Lautréamont. Ne pas créer le malheur dans ses œuvres, c’est un équivalent ou une conséquence du « tu ne tueras pas. » Créer le malheur, c’est d’une certaine façon causer un homicide par le biais de la fiction.

Comment comprendre, donc, la phrase de Lautréamont ?