Lautréamont contre la mélancolie dangereuse

Il est possible que j’aie une compréhension un peu étroite de la phrase de Lautréamont “Tu ne créeras pas le malheur dans tes œuvres.”

J’y vois une sorte de commandement si ce n’est un avertissement. Mais il faut sans doute lire cette phrase de façon plus subtile. Les auteurs d’œuvres de fiction ne créent pas le malheur à proprement parler.

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Le malheur programmé de la dystopie

Les dystopies, comme 1984 d’Orwell, ne sont-elles pas des programmes ? Plutôt que de nous mettre en garde contre un futur terrifiant, est-ce qu’elles ne préparent pas le terrain ? N’ont-elles pas pour rôle d’acclimater les consciences à un avenir peu souhaitable, voire carrément détestable ?
En évoquant 1984 on a coutume de se dire : c’était annoncé ! Nous vivons dans une société orwellienne.
Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley fonctionne de la même façon.

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La première phrase vous sera donnée

J’ai trouvé la phrase que je cherchais. C’est la première phrase du roman que je suis en train d’écrire. C’est une partie très difficile à sortir. Elle est cruciale, car elle donne immédiatement au lecteur une idée de ce que sera le livre. Bien souvent, c’est en la lisant que vous décidez si vous allez lire le livre.

Mais cette phrase, est-ce moi qui l’ai écrite, ou m’a-t-elle été donnée ? J’étais dans la rue, je sortais de la médiathèque. Je venais d’emprunter un livre, et je ne pensais à rien. C’est alors que la phrase a surgi dans mon esprit.

Souvent, une part de l’écriture se fait d’elle-même, comme si elle nous était offerte. L’inspiration, l’intuition, ou une autre force agit en nous. Nous en sommes le canal, mais nous ne la maîtrisons pas. Tout ce que nous pouvons faire, c’est recueillir le résultat et l’utiliser – ou mieux encore, le sublimer.